Avec de la famille qui s’installe à Lorient, sur les côtes du Morbihan plus précisément, nous sommes amené à venir de plus en plus régulièrement sur les terres bretonnes, et ce n’est pas pour nous déplaire ! C’est donc en cette fin avril que nous avons profiter de l’occasion pour se faire une petite semaine « retrouvailles familiales », mais aussi, bien évidemment, partager quelques moments de pêche !
Nous ne savons pas trop à quoi nous attendre, les bars n’étant apparemment pas encore présents sur les côtes, nous avons en plus des cannes à leurres « sandres », fait suivre notre matériel à truite…
1ère session : faute de truite…
Nous disposons enfin d’une première petite après-midi pour tremper enfin les leurres, et nous optons pour le Scorff, une rivière réputée pour ses saumons et ses éventuelles truites, cibles du jour. L’eau est claire et s’écoule vivement entre des bosquets d’herbier, ça sent bon ! J’opte pour un petit shad et au premier lancer, je prends une tape et vois un gros reflet se retourner derrière mon leurre, ouch, mystère mais c’était gros ! On commence à monter et je « cut » un nouveau poisson, une belle truite qui a oublié de repartir avec le leurre, JODER ! Nous rencontrons ensuite une réserve de pêche, demi-tour vers la partie aval, sous l’influence des marées. Ça tombe bien, la marée est montante, et nos radiers du début se sont transformés en une grande plate, Tom s’applique à peigner les couloirs entre les herbiers et prend ainsi un premier poisson, à ma question « c’est quoi ? » il me lance un « viens voir !! » au moment où il épuise son fish. J’accoure et verdict, un petit bar !!
Bon, on ne s’attendait pas à ça, c’est une bonne surprise, va pour le bar en rivière ! Je lâche mon PN et enfile un one up, le temps pour Tom d’en droper un second. Vient mon tour d’en faire un petit, Tom enchaine et nous finissons contents de cette pêche surprenante, mais pas tant que ça apparemment…
2ème session, grosse journée, belle surprise !
Nous voici pour attaquer cette journée sur le bateau de Jean, notre guide marin-pêcheur, qui nous a promis au moins quelques maquereaux.
Effectivement, les premiers lancés rapportent leurs poissons, c’est très sympa sur nos petites cannes ! Je commence d’ailleurs par un petit bar, puis ce sont les maquereaux qui se bousculent :
Avec ce vent et cette fâcheuse manie de notre guide à toujours se déplacer, nous ne pouvons que pêcher avec des métals jigs.
Après un festival de maquereaux, je pique un poisson qui se bat différemment, tiens, une orphie !
11h00, il est déjà l’heure de poser les cannes, nous devons aller relever les casiers destinés aux araignées de mer, abondantes cette saison. Enfin normalement…
Changement de cibles pour l’après midi, nous optons pour la stratégie suivante, d’abord on cherche les truites sur un autre fleuve côtier, la Laita, et au moment de la marée montante, on file sur la partie estuarienne, pour tenter de faire un bar.
Mais ceci était sans compter sur la particularité de cette rivière, également une référence pour la pêche du saumon en Bretagne, et dont c’est le dernier jour de pêche… En effet, le quota de capture a été atteint, tous les mordus du poisson « roi » sont là pour tenter leur dernière chance de piquer un vrai gros saumon. Un pêcheur tous les dix mètres, sur la totalité du parcours, après avoir discuté un peu avec les pêcheurs, nous filons sur notre plan B.
En avance sur notre programme et donc sur la marée, nous prospectons une zone particulière, boueuse, sombre, sans activité, bref, il faut avoir le moral ! Nous avons deux heures à tuer avant la marée, et sous le soleil écrasant, nous nous accordons une petite pause sous les arbres, en observant la rivière. Ponctuée de quelques lancés d’impatience, l’un deux avec une lame me rapporte enfin une attaque, et à notre grande surprise, ce n’est pas un petit bar mais une perche !
Décidément on peut potentiellement tout attraper dans ces rivières côtières, et nous ne sommes pas au bout de nos surprises….
Effectivement, la marée tant attendue arrive, le courant se stoppe l’eau monte, nous sautons sur nos cannes et c’est reparti !
Insistant avec un petit jerk, je prends soudain une touche brutale, après avoir encaissé le ferrage instinctif, le poisson monte juste sous la surface, il est gros, on ne sait plus trop à quoi s’attendre, et Tom qui est en surplomb m’annonce un beau broc’, incroyable ! La tension monte d’un cran, je suis monté en 23/100, il va falloir écourter le combat !!! Tom se précipite en position avec sa grande épuisette et je tente de surprendre le brochet en le ramenant rapidement au bord, avant qu’il ne comprenne ! Ça fonctionne, Tom est prêt et il glisse habilement le poisson qui a du mal à rentrer de tout son long, mais il est au fond et se débat, trop tard !!
On exulte notre joie, ça aurait pu se passer bien différemment !!!Le poisson nageur est solidement ancré à la commissure des lèvres, j’ai eu de la chance, mais on a aussi a enchainé un combiné de bonnes actions qui nous ont permis ce beau coup de ligne, ça fait énormément plaisir !
Mesuré à plus de 90 cm, ça fait déjà un beau poisson ! Bien qu’en première catégorie, l’idée de le supprimer ne nous effleure l’esprit et ce poisson retourne rapidement dans son estuaire, sur un grand coup de caudale…
On se remet de nos émotions et ont tente de se remettre dans la pêche et les bars, mais en vain, nous n’arrivons pas à trouver une zone active, tant pis.
3ème session : cassage de dents
En attendant la marée salvatrice, j’en avais profité pour passer un coup de tel à Pierre, un camarade moucheur en stage à la fédération de pêche du département, pour savoir si l’on pouvait se croiser et traquer quelques poissons. Il m’annonça justement que la saison de l’Alose démarre en ce moment même et que nous devrions aller tenter notre chance, sur une rivière hyper réputée, le Blavet. Ainsi, motivant mon frère assez frileux pour cette épopée à l’alose, nous voilà partis pour consacrer notre dernière après midi de pêche à traquer ce drôle de poisson. D’ailleurs sa pêche l’est tout autant, elle consiste à se placer sous un seuil ou barrage, la meilleure place étant apparemment au pied de la passe à poissons, et de lancer sans relâche son leurre ou sa mouche en espérant qu’elle se fasse intercepter par l’un de ces nombreux poissons en migration de reproduction. Après une heure, nous n’avons pas vu un poisson, et pourtant il y a un peu près une 20aines de pêcheur sur 50 mètres de berge !!! C’est finalement Tom qui démarre en trombe, une alose aurait intercepté son one-up, grosse poussée d’adrénaline !!! Le poisson fait des rushs de folie, Tom se régale du combat, bien qu’il lui semble bizarre… Effectivement, après quelques minutes, l’alose se montre enfin, et elle arrive harponnée par la nageoire dorsale… Venant à plusieurs reprises au raz de l’épuisette, elle se décroche finalement… Tant pis pour la photo !
Motivation mitigée après cette première approche, quelques poissons se prennent sous la passe, je pose ma canne afin d’aller observer une prise. C’est une belle alose capturée à la mouche, le pêcheur est ravi car c’est sa première de la journée par la bouche, et c’est son 4ème poisson... D’autres suivent et je comprends en observant que ces fameuses aloses n’ont guère d’appétit, en effet la moitié d’entre elles sont prises par la queue ou la dorsale, sur des grandes tirées…Moi qui pensais que c’était une belle pêche !! Voici quand même à quoi ressemble une grande alose:
Dépités, nous poursuivons sans y croire et abandonnons sous une pluie croissante, le climat sera un bon prétexte pour rentrer au chaud, préparer le retour en Rhône-Alpes.
Nous avons vu la Bretagne sous un autre jour, ce fut très intéressant de découvrir la folie des migrateurs et les pêches estuariennes, nous avons prospecté un petit peu et ça nous donne des idées pour la prochaine fois.
En rentrant, il sera déjà le moment de préparer le matos carnassier, ce brochet nous a bien motivés pour la reprise imminente !
A bientôt,
Charlie